Il m'est arrivé de rentrer d'un voyage en me souvenant surtout de la carte postale des lieux vus entre deux trains et d'une liste de cases cochées plutôt que d'instants qui m'avaient marqué. C'est souvent après ces séjours « marathon » que j'ai compris qu'il valait mieux ralentir pour vraiment savourer. Préparer un itinéraire slow travel demande une autre logique : moins d'étapes, plus de profondeur, une dose d'imprévu et beaucoup de curiosité. Voici ma méthode, testée et ajustée à force d'aller traîner mes chaussures dans des villes lentes comme Lisbonne hors saison, des îles comme Gozo, ou des régions rurales en Toscane.
Définir ce que vous voulez vraiment vivre
Avant même de choisir un pays ou une région, je prends le temps d'écrire ce que j'attends du voyage. Voulez-vous lire des livres sur la terrasse d'un café, apprendre une recette locale, randonner, prendre des photos au petit matin, découvrir des librairies d'occasion ou discuter avec des habitants ? Ces envies orientent tout : le rythme, la durée et le type d'hébergement.
Je me pose des questions simples :
Une fois ces éléments posés, choisir sa destination devient plus intuitif. Par exemple, si j'ai envie de cuisine locale, je privilégie une région où l'on peut s'inscrire à un atelier ou trouver des marchés artisanaux, plutôt qu'une capitale où tout est dispersé.
Choisir peu d'étapes, mais les bonnes
Le piège du voyageur pressé, c'est de vouloir cocher les incontournables. En slow travel, je réduis drastiquement le nombre d'étapes. Pour deux semaines, je ne prévois jamais plus de deux ou trois bases. Cela laisse du temps pour s'égarer, pour revenir sur un lieu qu'on a aimé, pour accepter une invitation.
Voici ma règle empirique :
J'opte pour des lieux qui permettent des excursions faciles : une ville avec des trains régionaux, un village bien connecté, ou une côte avec des bateaux locaux. Ainsi, on peut bouger sans subir de logistique lourde.
S'organiser sans surcharger : l'itinéraire flexible
Mon carnet de voyage ressemble rarement à un calendrier serré. J'aime préparer un itinéraire en trois couches :
Concrètement, j'écris ces éléments dans une note sur mon téléphone (ou un carnet papier si je veux ralentir vraiment). Ça m'évite la tyrannie du planning tout en garantissant des moments qui comptent.
Choisir un hébergement qui donne envie de rester
Le choix du logement est crucial en slow travel. Je privilégie des lieux où l'on peut se poser : appartement avec cuisine, petite maison d'hôtes, boutique-hôtel à taille humaine. Avoir la possibilité de cuisiner, de s'installer le matin avec un livre ou de travailler un peu change tout.
À titre d'exemple, en Italie j'ai loué un appartement via Airbnb dans un petit village, ce qui m'a permis de faire mes marchés, apprendre à cuisiner des pâtes locales avec une voisine et prolonger des conversations qui n'auraient jamais eu lieu dans un hôtel.
Se déplacer lentement : options et astuces
Le slow travel se nourrit de trajets qui ne sont pas subis. Je privilégie donc :
Pour les trajets plus longs, je prends rarement un vol interne si le train est possible en moins de 6 à 8 heures : l'expérience du paysage fait partie du voyage.
Rencontres et immersion : les petites choses qui font la différence
Je cherche des occasions de tisser du lien : m'inscrire à un atelier (cuisine, poterie), fréquenter les cafés de quartier, aller au marché le matin, participer à une visite guidée faite par des habitants. Les rencontres naissent souvent dans la simplicité — une conversation au comptoir, un vendeur de marché qui vous donne sa recette de la casa local.
Quelques ressources que j'ai testées :
Budget et rythme : prévoir sans s'enfermer
Le slow travel peut sembler cher si l'on choisit d'être longuement installé en ville, mais il peut aussi être économique : cuisiner soi-même, privilégier les transports locaux et éviter les excursions touristiques coûteuses. J'établis toujours un budget « quotidien » et un budget « expérience » pour me permettre une belle sortie (un bon restaurant, une excursion guidée) sans culpabilité.
| Poste | Astuce slow |
|---|---|
| Hébergement | Appartement/guesthouse pour cuisiner et s'installer |
| Transport | Trains régionaux, bus locaux, moins de vols internes |
| Activités | Ateliers, marchés, balades au lieu d'excursions formatées |
Préparer l'imprévu sans stress
Je garde toujours une marge de liberté : une journée entière non planifiée, un train de secours, une réserve financière. La clé du slow travel n'est pas d'improviser sans préparation, mais de préparer l'espace pour l'imprévu. Ainsi, si l'on me propose une excursion à la dernière minute ou si je découvre un festival local, je peux me laisser tenter.
Outils pratiques que j'utilise
Ralentir n'est pas renoncer à la découverte, c'est choisir une manière plus attentive de voyager. En préparant un itinéraire slow travel, je me donne la chance de rencontrer un lieu en profondeur, de laisser des impressions durables plutôt qu'une liste d'images floues. Et vous ? Quelle petite chose allez-vous changer pour votre prochain voyage afin de mieux le savourer ?